RoadTrip en Argentine : Boucle Nord de Salta

Retrouvez la suite de notre roadtrip dans le nord argentin : après avoir exploré la boucle sud de Salta, découvrez maintenant la partie nord de cette région montagneuse de l’Argentine.

Jour 1 : De Salta à Tilcara

en passant par Pumamarca et Salinas Grandes

Pumamarca

La nuit à l’hôtel Las Moras près de Salta nous aura permis de bien nous reposer et nous partons le lendemain aux alentours de 10h (ce qui est déjà trop tard par rapport à notre programme !). Vous l’aurez compris, ce roadtrip n’est pas de tout repos !

Pour ce jour nous avons tout un programme : visiter Pumamarca, aller au Salinas Grandes, et s’arrêter à Maimara pour voir la paleta del pintor et finir à Tilcara ! Autant vous dire que nous n’avons pas réussi à tout faire.

Nous programmons notre itinéraire sur google map (après avoir veillé à télécharger la carte en wifi la veille à l’hôtel). Nous ne faisons pas attention sur le moment, mais l’itinéraire indiqué évite la fameuse route 9 passant dans les montagnes aux forêts équatoriales. Peu importe, je ne pense pas que j’aurais supporté encore plus de stress sur cette route très sinueuse, et nous verrons de toute façon des forêts bien plus belles à Iguazu.

route vers les salines

Nous filons donc à toute vitesse vers le nord vu que notre itinéraire emprunte une autoroute ! Nous passons les deux passages aux frontières entre les provinces de Salta et de Jujuy.

Sur la route, je ne peux m’empêcher de suivre des yeux une ligne de chemin de fer, qui serpente le long de notre itinéraire. Il s’agit en fait de l’ancienne ligne de chemin de fer qui reliait jadis Salta à la frontière Bolivienne. Cette ligne, qui avait pourtant nécessité des travaux colossaux dans les années 20, est aujourd’hui abandonnée. Seul subsiste la portion du Train de las Nubes, train touristique coûtant une petite fortune.

Nous arrivons à la petite ville de Pumamarca vers midi et nous arrêtons pour manger dans un restaurant. C’était finalement une très mauvaise idée pour deux raisons :

  • le service était lent (comme souvent en Argentine), ce qui nous a fait perdre un temps précieux;
  • des musiciens ont commencé à jouer, dans un espace très réduit (peut être 30m² à peine) ce qui rendait le bruit infernal. Et juste quand je pensais que cela ne pouvait être pire, je vois un acolyte débarquer avec un drôle d’instrument, ressemblant à un cor des alpes (c’était en fait un “erke”, instrument traditionnel nord-argentin) produisant un bruit assourdissant ! Le niveau de décibels dépassait allègrement notre limite de 90 dB, mais qu’importe …

J’aurais bien voulu écouter cette musique dans un autre contexte, mais j’avoue qu’à cet instant nous n’avons pensé qu’à finir notre repas en quatrième vitesse et à déguerpir de là. Je n’ai même pas pensé à filmer le grabuge que les musiciens faisaient dans le restaurant, cela aurait était comique à regarder après coup. Mais ceux-ci tentaient de nous demander de l’argent pour leur prestation alors je ne voulais pas vraiment leur donner une raison de me faire payer.

rue principale de pumamarca, argentine
Centre ville de Pumammarca

Nous nous dirigeons alors vers la fameuse montagne colorée pour laquelle Pumamarca est connue : nous nous adressons au petit office du tourisme pour trouver notre chemin, à pieds.

Nous payons notre entrée et commençons à gravir le petit sentier. Nous sommes seuls sur la colline face à la montagne, ce qui est appréciable pour prendre nos photos. Le moment de la journée n’est pas le plus propice pour faire ressortir les couleurs mais le paysage reste tout de même très beau. Nous ne pouvons malheureusement pas nous attarder car la route nous attend pour nous rendre aux salinas grandes.

pumamarca

[info]Infos pratiques

Trajet : Salta -> Pumamarca par l’autoroute : 3h

Restaurant : Bramasole . Nourriture correcte, tarif aux alentours de 10€/pers, mais les musiciens dérangent plus qu’autre chose.

Entrée pour la colline : 50$/pers (2.5€)[/info]

 

Salinas Grandes

(temps de trajet depuis Pumamarca : 1h)

Nous reprenons donc la route pour nous rendre aux salinas grandes. L’après midi est déjà bien entamée, nous ne devons pas traîner si nous ne voulons pas rouler de nuit au retour. La route n’est pas très longue et nous prends l’heure annoncée par Google. Nous nous arrêtons en chemin (encore une fois !) pour immortaliser notre passage du col à plus de 4000m ! C’est une grande première !

Une fois passé ce col, la route 52 redescend pour rejoindre les salinas grandes, qui se trouvent à l’intersection de la route partant vers San antonio de los cobres, à 3350m d’altitude.

Le site n’est pas bien signalé, même si en voyant les engins de chantier on ne peut pas le rater. Il n’y a aucune explication, et pas d’accueil. Des panneaux interdisant l’accès à tout le site se trouvent un peu partout. Tout le monde les ignore et descend sur les tas de sel se trouvant en contre-bas de la route. Certains n’hésitent pas à y aller en voiture, mais nous avons préféré garer la nôtre sur le parking.

Pour une fois je trouve que les photos sont plus jolies que la réalité : le site impressionne par sa taille et sa singularité, mais pas vraiment par sa beauté. D’ailleurs pour ceux qui projettent de visiter les salines au Chili, cet arrêt est inutile.  Pour nous cela valait quand même le détour, ne serait-ce que pour les fous-rires pendant les prises de vues classiques de touristes ! Nous restons sur place environ une heure et reprenons la route en sens inverse pour rejoindre directement Tilcara où nous avons prévu de passer la nuit.

salinas grandes et touristes salinas grandes, jujuy, argentine

Pour la première fois du voyage c’est moi qui reprends le volant, et il faut dire que je suis loin d’être rassurée quand à la conduite des argentins. Heureusement il n’y plus grand monde sur les routes et le trajet se passe sans encombres. Nous devons malheureusement faire l’impasse sur Maimara pour le moment car il fait déjà nuit (à une heure près nous aurions pu voir la magnifique montagne au coucher du soleil, le moment idéal).

J’ai été un peu ambitieuse sur le programme et nous avons perdu trop de temps à Purmamarca. Cette journée sera la plus chargée du séjour.

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Le soir nous prenons nos quartiers à Tilcara dans une petite auberge en haut de la ville. Le soir la température chute énormément et frise les zéro degrés.

Malheureusement ce qui devait arriver, arriva : Monsieur a eu le mal des montagnes. Il commençait déjà à ne pas très bien se sentir aux salines, mais arrivé à Tilcara il était devenu livide. Ma sœur et moi sommes donc allées manger et lui ramener un petit plat à emporter. Heureusement il y a plus de peur que de mal, le lendemain il allait déjà beaucoup mieux.

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vue sur les montagnes

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[info]Infos pratiques

Hotel à Tilcara : La Albahaca Hostel, une auberge pas cher, située un peu à l’écart du centre et au calme.

Les propriétaires sont très gentils et le petit déjeuner est plutôt bon. Par contre sur certaines chambres il manquait des fenêtres (heureusement pas la nôtre, qui était la chambre 4 personnes, avec chauffage).

Restaurant à Tilcara : Khuska , qui a été un vrai coup de cœur pour moi, probablement le meilleur restaurant de mon séjour : beaucoup de plats végétariens, mais aussi avec viande. Ma soupe de légumes au quinoa était un vrai délice (guiso de vegetales)![/info]

 

Jour 2 : De Tilcara à Humahuaca

(45min)

Le lendemain nous nous réveillons de bonne heure afin de visiter les environs de Tilcara. Nous discutons un peu de notre programme avec le propriétaire de l’auberge qui nous conseille finalement de nous rendre à Uquia pour admirer les paysages plutôt que d’effectuer la marche de la Garganta del Diablo à la sortie de Tilcara. Nous décidons de suivre son conseil (nous n’avions malheureusement pas le temps de visiter les deux sites).

Nous commençons par la visite des ruines de la Pucara se trouvant à la sortie de Tilcara : un site magnifique, surtout au lever du soleil avec ses très nombreux cactus au milieu des ruines aux pierres colorées. Les ruines datent de 900 à 1000 ans et constituaient une forteresse construite par les indiens de la tribu des Tilcara. Au sommet du site se trouve une ridicule pyramide n’ayant aucun rapport avec le site, érigée en hommage aux archéologues ayant fait la découverte (et qui doivent se retourner dans leur tombe !).

pucara et montagnes Pucara de Tilcara, ruines pré-hispaniques, argentine pucara de tilcara sur fond de montagnes multicolores pucara de ticara : les cacatus par centaines ! pucara de tilcara

Direction ensuite Uquia, un petit village se trouvant sur la route pour Humahuaca : nous arrivons en quelques minutes et nous dirigeons au sommet du village grâce à la carte fournie à l’auberge de Tilcara. Nous laissons la voiture près d’un petit chantier à côté de la route en terre et poursuivons à pieds. Nous arrivons face à un paysage digne de western : des roches rouges et un désert s’entendent devant nous. Nous prenons un petit chemin qui nous fait descendre dans une plaine aride et poursuivons notre chemin un peu au hasard en suivant les traces d’un ruisseau asséché. Nous faisons alors une étrange rencontre : un chien errant sorti de nulle part décide de se joindre à nous. Il ne semble rien attendre de particulier, mais juste vouloir un peu de compagnie. Il nous accompagne alors jusqu’au bout de notre petite rando improvisée qui se termine dans un petit canyon. Nous rebroussons chemin pour revenir vers notre point de départ, notre nouvel ami toujours sur nos pas.

Uquia, desert sous les nuages et cactus, Argentine marche sur la route à la sortie du village d'Uquia panorama d'uquia Marche dans le desert à la sortie du village d'Uquia

Cette petite balade a été l’occasion de faire de belles photos et surtout de profiter d’un magnifique paysage ! Finalement nous n’avons pas du tout regretté d’avoir suivi les conseils de notre hôte et avoir laissé de côté la garganta del diablo de Tilcara.

Nous devions manger dans un restaurant, également conseillé par notre hôte, mais à mon grand désarrois celui était fermé à cette date ! C’est donc le ventre vide que nous reprenons la route vers Humahuaca.

 

Nous arrivons finalement assez tôt à Humahuaca, en début d’après midi et prenons nos quartier à l’auberge La Puerta Verde, dirigée par une jeune suisse francophone ! L’auberge vient tout juste d’ouvrir et sa déco est très sympa. Nous y prenons notre déjeuner (les plats sont délicieux).

Pour nous rendre au mont Hornocal nous choisissons de prendre un taxi (réservé par l’auberge), un des pickup faisant les aller-retours pour 250$/personne (12.5 €). Je n’avais pas envie de me galérer encore sur une piste avec notre petite voiture et prendre le risque de crever à 4000m d’altitude.

Finalement cette option s’est avérée être un bon choix car le pickup roule deux fois plus vite que ne l’aurait fait notre petite chevrolet (le conducteur conduisait quand même prudemment). Le trajet dure environ 40 min aller. Par contre; le chauffeur a été plutôt malhonnête en nous entassant à 4 personnes à l’arrière le même prix ! (et sans ceinture de sécurité).

panorama du mont hornocal, la montagne aux 7 couleurs, humahuaca

Le point de vue du mont Hornocal s’élève tout de même à 4300 m d’altitude et cela se ressent. Un petit sentier en pente de 500 mètres permet d’atteindre le point de vue le plus proche : autant vous dire que c’est la remontée la plus difficile que j’ai eu à faire ! Arrêts obligatoire toutes les 5 min pour … respirer ! Mais c’est assez marrant d’expérimenter cela sur quelques mètres (j’imagine même pas gravir l’Everest un jour !).

sentier allant au point de vue hornocal vue sur le mont hornocal

Une fois l’exploit accompli, nous pouvons admirer la vue sur une des montagnes les plus belles du monde ! (non mais en fait toutes les montagnes sont jolies !)

La visite du mont Hornocal se fait idéalement au coucher du soleil, mais malheureusement pour nous, nous sommes arrivés avec une vague de froid dans la région, donc nous avons préféré nous y rendre en journée pour éviter de geler sur place (il faisait tout de même à peine quelques degrés, avec du vent).

Nous rentrons à l’hôtel pour prendre notre douche et nous reposer : imaginez ma tête quand je vois que les douches sont à l’extérieur alors qu’il fait moins de 5°C ! Heureusement l’eau brûlante me fait vite oublier la température et j’arrive même à ne pas tomber malade !

 

[info] Infos pratiques

Logement : La Puerta Verde (fait également restaurant, midi et soir, et bar jusqu’à 23h)

Restaurant : Aisito (Buenos Aire, 435) Restaurant avec des plats sympas, à prix corrects.

Hornocal : je vous conseille de prendre les taxis si vous avez un véhicule de tourisme mais si vous souhaitez vous y rendre seuls, voici le chemin à suivre. [/info]

 

enfants à Maimara - Argentine Le lendemain nous reprenons la route tranquillement pour rentrer à Salta. Sur le chemin nous faisons un arrêt à Maimara, pour découvrir la Paleta del Pintor, que nous n’avions pas eu le temps de voir à l’aller. L’heure n’est pas idéale (là encore c’est au coucher de soleil que les couleurs sont les plus visibles) mais la montagne vaut le détour.

montagne de maimara paleta del pintor, maimara, argentine rue dans la ville de maimara

Notre RoadTrip dans le nord Argentin touche à sa fin et c’est avec regret que nous quittons cette magnifique région. J’aurais volontiers passé quelques jours de plus sur place, mais les chutes d’Iguazu nous attendent pour de nouvelles aventures !

Circuit de la boucle nord de Salta dans le nord de l'Argentine. #argentine #salta

Qu’avez-vous pensé de ce roadtrip ?

Prêts à vous lancer dans l’aventure ?

12 Comments

  1. L’Argentine semble être un pays sublime, quels paysages! Tu as vraiment vu des choses superbes, entre les chutes d’Iguaçu, ces paysages désertiques, les salines… Pour le coup, c’est un pays qui semble bien se prêter se prêter aux road trip, ça doit être magique de rouler sur ces routes!

    1. Oui l’Argentine est vraiment un beau pays, mais bien plus immense qu’on l’imagine, donc il faut limiter le road trip à une seule région ! (je crois qu’entre Salta et Iguazu ce serait 25h de route, faut être courageux!)
      Les routes offrent effectivement de beaux paysages, on ne s’ennuie jamais ! Je te souhaite d’y aller un jour 🙂

  2. L’Argentine a l’air complètement dingue en terme de paysages !!!! Quelle vue depuis le mont Hornocal, on croirait une peinture, c’est magnifique!
    Le mal des montagnes a l’air d’être une vraie saleté. J’aimerais beaucoup aller en Bolivie sur l’Altiplano un jour, et c’est cet aspect qui me fait un peu peur. Les maux de tête, ou plus, peuvent vraiment te gacher l’expérience et tu n’y peux pas grand chose… :\ Tant mieux pour ton chéri si ça n’a pas duré, heureusement.
    Et la grimpette qui oblige à s’arrêter toutes les 5mn, qu’est-ce ce doit être éprouvant! Ca me fait penser aux grimpeurs du Kilimandjaro, l’expérience est similaire.
    Ton road trip fait rêver… Il me tarde l’article sur les chutes d’Iguaçu!! 😀

    1. Pour le mal des montagnes, il est possible de savoir si on en souffre en faisant l’expérience déjà en France : par exemple si au ski monter à 3000 m dès le premier jour ne te fais absolument rien, il y a peu de chance que tu ai un problème par ailleurs (surtout que l’ascension en télécabine est extrêmement rapide!). Les argentins nous ont conseillé de prendre des feuilles de coca pour aider lool! Pour les montées en altitude il faut respecter un temps d’acclimatation : dans notre cas, la 2e montée à 4300m s’est très bien passée car on avait déjà dormi à 3000m la veille. Le top est encore de passer la semaine complète en altitude.
      L’article d’Iguaçu sortira la semaine prochaine ! (je suis en train de terminer les photos).

  3. Je découvre ton article grâce à Ariane juste au dessus ! Un vrai régal pour les yeux moi qui rêve d’aller en Argentine et visiter cette région. Je saurais où m’arreter ^^

    1. Merci ! Oui en Argentine on en prend plein les yeux, surtout dans cette région où je regrette de ne pas avoir passé plus de temps (10 jours auraient été top!).

  4. Un régal ! J’adore l’histoire du guet apens avec les musiciens, ca me fait penser à ce vieux sketch (des Inconnus ? Des Nuls?) sur les « Los casse couillos ». Coup de cœur pour tes photos superbes des ruines et cactus de Pucara et pour les couleurs extraordinaires de la montagne !

    1. haha je ne connais pas ce sketch, faudrait que je le retrouve ! je regrette de ne pas avoir filmé la scène, sa m’aurait fait un super souvenir lool! mais sur le coup la fatigue et l’exaspération l’ont malheureusement emporté!
      et merci! La pucara était une merveilleuse surprise, d’autant qu’elle n’était pas prévue au programme initial, je l’ai trouvée au dernier moment sur un blog ! merci merci les blogs de voyages !!

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