Dolce Via : Voyage vélo en famille depuis Grenoble

La Dolce Via est un itinéraire vélo touristique cyclable établi sur une ancienne voie de chemin de fer. Très bien fléché, il est en partie sur voie propre et en partie sur voies partagées bien adaptées aux cyclistes. Itinéraire idéal en famille avec enfants ou pour un premier voyage à vélo.

Après plusieurs tentatives infructueuses pour mener à bien cette aventure, nous voici enfin partis pour la Dolce Via en famille, notre tout premier voyage à vélo !

Après moultes tergiversations nous nous retrouvons finalement sans billet pour le mythique train touristique le Mastrou, permettant d’effectuer le tracé de la Dolce Via en boucle (il n’y pas de piste entre Tournon Saint Jean et Lamastre, départ de la piste cyclable.

Nous le ferons donc en aller-retour.

Jour 1 : Valence – St Fortunat sur Eyrieux

Nous voila donc fin prêts à parti : nous relions Grenoble à Valence en TER, la seule option pour nous, ne pouvant mettre nos vélos sur la voiture. C’est de loin la partie la plus pénible du voyage : rien que faire arriver un vélo électrique sur le bon quai relève de l’exploit. L’ascenseur trop court de quelques cm pour accueillir mon vélo, me voila obligée de le porter dans les escaliers (plus de 30 kg tout même, près des ⅔ de mon poids…). Il fait pas bon être une femme dans les gares de la SNCF.

vélos dans un train sncf avec trop peu de places
Les vélos dans le train … un joyeux bazar !


Notre TER de 4 rames, en possède 2 où l’on peut mettre les vélos (bien sûr non indiquées à l’avance, ce serait trop simple). Une rame possède 6 places vélo et l’autre 5, bien-sur toutes déjà prises : nous nous retrouvons avec les autres voyageurs à entasser plus d’une vingtaine de vélos dans les rames, bloquant le passage … Au premier passage du conducteur, ce dernier est furieux et nous promet de nous faire descendre au prochain arrêt. Heureusement, il change d’avis en cours de route : effectivement, la situation n’est pas notre fait, juste de la mauvaise organisation des TER Auvergne Rhône Alpes, la SNCF sachant pertinemment que sur les longs weekends de printemps les places vélos viennent toujours à manquer.

Après 1h15 de trajet, nous voici arrivés à Valence : la gare est encore pire qu’à Grenoble. Pas de rampes en vue, il faut porter les vélos partout ! (heureusement que je ne voyage pas seule, je n’aurais jamais pu sortir de la gare !)

Nous en profitons pour visiter le centre ville : c’est une très bonne surprise. Habitant à Grenoble depuis plus de 10 ans, je n’avais jamais vu Valence ! Une erreur car son centre ville est vraiment charmant, avec de magnifiques immeubles, de belles rues piétonnes invitant au lèche vitrine devant les magnifiques devantures. Il ne faisait pas très beau ce jour-là, donc mes photos sont loin de rendre justice à la ville. Tout près du centre se trouve un immense parc public, avec jeux pour enfants et promenades. Je reviendrais clairement dans cette ville, et prendrais plus de temps pour la visiter un jour de beau temps.

Après un repas copieux dans un restaurant du centre, nous rejoignons rapidement la Via Rhona. Nous utilisons l’application GeoVelo pour nous orienter et trouvons rapidement notre chemin. Valence se parcourt plutôt bien à vélo, et les automobilistes ont l’air habitués à en voir régulièrement.

Nous réalisons un autre arrêt sur notre trajet pour visiter le Jardin des Trains Ardéchois : situé à quelques mètres de la piste cyclable, ce parc est une pure merveille ! Remplis de trains miniatures, les sites touristiques majeurs sont représentés en miniature. Le travail fourni est tout simplement impressionnant et la visite fascinera autant les petits que les grands ! Nous avons eu du mal à faire sortir notre fils (3 ans) du parc !

Après la visite nous reprenons nos vélos sur la Via Rhona avant de rejoindre la Dolce Via : d’ailleurs celle-ci n’est pas indiquée sur la Via Rhona, ce qui nous a un peu perdu. Une fois engagés sur la Dolce Via, les indications sont bien réalisées.

Dès le premier jour nous enchaînons différents paysages : ville, bord de fleuve, nous longeons un barrage, un port avec des péniches, et enfin nous entrons dans une forêt. La piste est plutôt en bon état, dans des revêtements différents (goudron principalement ou stabilisé).

Nous parvenons à Saint Fortunat sur Eyrieux en fin d’après-midi, déjà bien fatigués, après environ 40 km de vélo. Notre auberge se situe juste derrière l’hôtel de ville flambant neuf. Le centre du village s’articule autour de l’ensemble hotel de ville – école- bibliothèque. Une petite épicerie permet de se ravitailler tous les jours et deux restaurants proposent des plats aux touristes. Nous avons choisi le Bistro sur les conseils de notre hôte, et leurs pizzas sont délicieuses.

parcours Dolce Via

Jour 2 : St Fortunat sur Eyrieux – Le Cheylard

Après un délicieux petit déjeuner à l’auberge, nous reprenons nos vélos avec leurs batteries bien chargées, et reprenons la piste. L’entrée de la piste est ici si petite que je l’ai ratée ! Située entre deux maisons, sur un chemin rikiki, elle paraît cependant provisoire.

passage délicat via Rhona

Nous avons cependant remarqué que nos roues étaient un peu dégonflées et cherchons donc à y remédier : ni notre hôtel, ni l’office de tourisme des Ollières ne possède de pompe (pourtant bien labellisé accueil vélo !). On nous oriente vers les loueurs de vélos, qui évidemment sont équipés. A notre arrivée, un groupe de clients important est en train de louer des vélos. Le local du loueur est en centre ville, mais en bord de route, sur un trottoire microscopique : les automobilistes qui roulent beaucoup trop vite s’exaspèrent de voir des clients déborder sur la voie.

Une spécificité ardéchoise orne d’ailleurs cette route de village : un “ralentisseur” avec une pente si douce qu’il ne ralentit personne. A quoi sert-il ? mystère…
Une fois nos roues remises à point, et une pompe achetée pour ne pas refaire la même erreur, nous reprenons notre route.
Nous poursuivons la piste cyclable à travers bois et forêts, et nous pouvons admirer des vues magnifiques sur l’Eyrieux que nous longeons pendant tout le voyage. Une grande partie de la piste se trouve à l’ombre pour ce jour un peu ensoleillé.


La piste sur cette section est principalement faite de graviers : mon allure s’en trouve particulièrement ralentie car je crains les glissades sur ce type de revêtement.
Une partie de trajet nous permet d’admirer de magnifiques vestiges d’usines au bord de l’Eyrieux : il s’agit d’usines de fabrication de soie (moulinage) qui fut une des spécialités de la région, pour concurrencer Lyon. D’ailleurs un lieu a été aménagé pour observer ces bâtiments. Nous y rencontrons un couple de cyclotouristes qui m’explique que la région était également propice à l’élevage de vers à soie grâce à ses mûriers permettant de les nourrir. C’est ainsi qu’on trouve également des magnaneries en Ardèche.
La Dolce Via est ainsi ponctuée de panneaux explicatifs décrivant le passé industriel de la région et l’histoire du chemin de fer ayant permis son développement.

ancienne usine de soie
ancienne usine dolce via
ancienne voie ferrée

Notre parcours se poursuit jusqu’à Chalençon, où l’ancienne gare a été reconvertie en repère de cyclistes : un restaurant y sert des tartes et des sandwichs que l’on peut manger sur des tables de picnic à l’extérieur. Malheureusement nous arrivons trop tard et un groupe juste devant moi dans la queue finit de vider les stock du lieu. Nous décidons alors de traverser le pont de Chervil et de faire une halte dans le restaurant Perrier en bord de départementale, rempli de motards et cyclistes. L’établissement, probablement pas habitué à une telle affluence, était débordé. Nous avons attendu plus d’une heure pour nos plats… Dommage car ils étaient plutôt bons, et l’établissement a une super localisation : à la fois proche de la Dolce Via et ses milliers de cyclistes, mais également sur un itinéraire touristique motard très fréquenté.
Nous décidons de ne plus refaire l’erreur de ne pas prévoir notre picnic pour le midi !
Sentant la fatigue de la journée, nous repartons vers le Cheylard où nous devons passer la nuit.

Ancienne gare de Chalençon

Nous arrivons enfin au Cheylard : la piste cyclable disparaît et nous voilà sur les petites routes de village. Nous ne sommes clairement pas les bienvenus sur la chaussée : les pictos cyclistes pourraient difficilement être plus petits et plus au bord sans être sous les autos stationnées. Le centre du village s’articule ici autour d’une très grande place – entièrement minérale – au bord de laquelle se trouvent … des voitures garées (encore) et quelques commerces, dont des cafés et des restaurants. Nous ne pouvons malheureusement pas en profiter : la place entourée par la route est dangereuse et nous devons garder constamment un œil sur le petit pour qu’il n’aille pas vers la route. Les très rares arceaux vélo sont utilisés pour stocker le matériel des cafés… bref, les cyclistes sont de prime abord très mal considérés et c’est dommage.

cyclistes non désirés au Cheylard
Des arceaux ? nous ne voulons pas de cyclistes ici …

Je découvre par ailleurs une autre spécificité ardéchoise pour automobilistes : le trottoir pour voitures ! En effet, le trottoir est ici au niveau de la voirie, les automobilistes peuvent ainsi rouler dessus lorsqu’ils en ont besoin… Très sécurisant pour les piétons du village. Le village est bien sur également équipé du fameux “ralentisseur” ardéchois évoqué plus haut.
Je souhaite visiter le centre : j’ai vu des panneaux proposant des itinéraires culturels dans les rues de la ville. Mais je déchante vite en découvrant les dites rues : aucune n’est piétonne, et cela même lorsque le passage d’un véhicule d’une tonne défie l’entendement, et les trottoirs sont microscopiques. Je laisse tomber et nous nous dirigeons vers notre hôtel qui ouvre ses portes.
Dans l’établissement par contre, nous sommes très bien accueillis : nos montures ont même droit à leur espace dédié pour être stockées en sécurité. Vu le nombre de vélos, je pense que l’ensemble des clients sont en fait des cyclotouristes. Le soir nous profitons du restaurant situé au rez de chaussée de l’hôtel qui propose de délicieux repas.

Jour 3 : Le Cheylard – Les Nonières puis Les Nonières – St Fortunat sur Eyrieux

Pour l’avant-dernier jour, nous ne voulions pas simplement revenir sur nos pas mais essayer de découvrir de nouveaux lieux : ne pouvant aller jusqu’à Lamastre voir le Mastrou, nous optons finalement pour nous arrêter à mi-chemin, cette section du parcours comportant plusieurs ouvrages d’art que nous pourrons admirer, dont le plus long tunnel de la Dolce Via. Après un bon petit déjeuner, nous faisons halte dans une épicerie bio du centre. Là encore, les cyclistes n’existent pas : malgré l’affluence des cyclotouristes, pas d’arceaux en vue mais un beau parking voiture. Nous trouvons tout ce qu’il nous faut pour un bon picnic et repartons rapidement.
Le tracé jusqu’aux Nonières est en dénivelé positif, je suis bien contente d’avoir l’assistance électrique sur mon vélo. Comme promis, le parcours est jalonné de ponts et de tunnels. Nous faisons une pause goûter aux Nonières à l’ancienne gare, puis passons le long tunnel dans les deux sens pour revenir sur nos pas.

Tracé dolce via
pont de train dolce via


Nous traversons à nouveau le Cheylard pour partir tout droit vers l’ancienne gare de Chalençon. Arrivés à l’aire de picnic, nous sommes bien heureux d’avoir prévu les casse-croûtes. Nous avons même une table au soleil qui nous attend. Le lieu est pourvu d’un petit espace de jeux pour enfants, clôturé et sécurisé, le rêve ! Nous nous attardons même plus longtemps que prévu. Des dizaines de familles nous entourent avec des enfants de tout âge. Nous croisons également des personnes avec des vélos adaptés pour personnes handicapées : je n’avais effectivement pas pensé que le cyclotourisme pouvait s’y prêter.
La pause achevée, nous enfourchons nos montures pour tenter de rejoindre Saint Fortunat sur Eyrieux avant l’arrivée annoncée de la pluie (nous aurons tout de même quelques gouttes).


Arrivés à Saint Fortunat, nous découvrons que notre logement (différent du précédent) se trouve tout en haut de la route départementale … sans piste cyclable. Heureusement nous n’y parcourons que deux kilomètres. Nous sommes accueillis par un gentil couple de retraités, heureux de voir un enfant fatigué et donc surexcité arriver chez eux ! Peu après notre arrivée, la pluie se met à tomber plus fortement et nous sommes bien heureux d’être à l’abri et au chaud !

Jour 4 : Saint Fortunat sur Eyrieux – Valence – Grenoble

Quatrième et dernier jour de notre petit périple à vélo. Depuis notre visite du jardin ardéchois, notre fils nous parle sans arrêt de ce parc et nous promettons d’y retourner sur notre trajet du retour. Nous découvrons évidemment le dernier jour que le parc n’ouvre que l’après-midi, à l’heure où nous devons prendre notre train pour Grenoble. Sinon c’est pas drôle.
Pour rattraper le coup (#parentsindignes) nous bousculons notre programme pour y passer quand même une petite heure. Et pour meubler la matinée, nous allons visiter les petites communes de Beauchastel et la Voulte sur Rhône. La première nous a été vivement conseillée par un gentil couple ardéchois avec leur fils rencontré sur la piste cyclable.

Le village de Beauchastel est en effet plutôt mignon, même s’il n’y a pas grand chose à faire à l’heure où nous débarquons. Je monte jusqu’en haut du village, vers la tour pour découvrir un beau point de vue sur la vallée. Le village a d’ailleurs un truc avec les chats : il y en a absolument partout ! Des œuvres d’art originales ont été disséminées un peu partout par un artiste local.

fenetre beauchastel


Nous finissons par nous diriger vers la Voulte sur Rhône pour y faire notre pause déjeuner. Cela tombe bien car la piste débouche sur un parc pour enfants (après nous avoir fait traverser une départementale bien chargée).
Nous ne visitons finalement pas le village, découragés par le danger que représentent les nombreux véhicules. Même traverser le pont iconique de la ville semble particulièrement périlleux.

pont dangereux voulte sur rhone

Nous finissons notre itinéraire en rejoignant Valence, pour nous diriger rapidement vers la gare et tenter d’avoir des places pour nos vélos.
La galère à nouveau pour rejoindre le quai : sans aucune rampe, il faut contorsionner son vélo dans l’ascenseur pour le faire rentrer (il manque à chaque fois quelques centimètres).
Une fois devant le train, sans surprise, plus de place vélo. Il faut alors courir sur le quai et trouver un rame où se loger : nous finissons dans des rames différentes, mon mari et le petit d’un côté, et moi de l’autre. J’ai mal aux épaules tellement j’ai dû forcer pour manipuler mon vélo. Me voila maintenant calée en travers de l’entrée de la rame, bloquant partiellement le passage aux autres passagers. Le contrôleur est cette fois très conciliant, me demandant simplement de rester devant mon vélo pour le déplacer lorsque nécessaire.
Le retour à la maison se fait tranquillement en vélo depuis la gare, malgré la fatigue du voyage.

Infos pratiques

Logements

DépartArrivéeDistance à véloJour
ValenceSaint Fortunat sur Eyrieux33kmJour 1
Saint Fortunat sur EyrieuxLe Cheylard35kmJour 2
Le CheylardLes Nonières10kmJour 3
Les NonièresSaint Fortunat sur Eyrieux40kmJour 3
Saint Fortunat sur EyrieuxValence32kmJour 4
TOTAL150km
Détail de l’itinéraire à vélo
image de partage pinterest Voyage sur la Dolce Via en Ardèche
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6 Comments

  1. Ariane itineramagicasays:

    Magnifique reportage – tu me donnes vraiment envie de Dolce via, elle me fait de l’oeil depuis longtemps, après la Via rhôna ! Je me permets un mot sur les TER car je bosse avec TER AURA : pour pallier le problème que tu décris, ils ont mis en place un service spécial, TER cyclo, où tu peux réserver une place pour emplacement vélo, gratuitement dans la limite des places disponibles. C’est beaucoup mieux et évite les galères. Je compatis car je voyage aussi régulièrement avec mon vélo ! Je t’embrasse

    1. Merci pour ton commentaire ! Si tu ne l’a pas encore testée, je te recommande chaudement la Dolce Via qui est vraiment magnifique, sans difficultés techniques et des habitants vraiment sympas !
      Effectivement je connais ce nouveau service TER cyclo où il faut réserver pour son vélo : simplement il n’existe pas sur la ligne Grenoble – Valence, il est uniquement disponible sur les lignes allant vers le sud (ex TER Valence – Avignon). Par ailleurs, en discutant avec un contrôleur j’ai appris que ce service ne fonctionnait pas bien : trop peu de places proposées (env 30/train) génèrent des problèmes : ceux qui ont réservé se retrouvent quand même sans espace vélo car déjà pris par d’autres… Bref, la seule solution est que la SNCF mette enfin en place des wagons dédiés aux transport de vélos, quitte à faire payer ce transport. Ainsi la sécurité et le confort de tous peut être assuré. En attendant, je ne reprendrai plus le train avec mon vélo, beaucoup trop de stress, et des ports de charges trop importants pour ma santé (escaliers, crochets trop hauts, etc).

  2. Je connaissais le Mastrou mais pas la Dolce Vita. Ca a dû être bien galère dans le TER et dans les gares. D’ailleurs cela met bien en lumière la difficulté de combiner plusieurs modes de transport (ce qui est dommage de nos jours). Merci pour ce super reportage photo qui donne envie d’enfourcher le vélo en famille.

  3. Hello !
    Lors d’une prochaine virée vélo sur la Dolce via, Viarhona, Voie Bleue Achèche, Belle Via (V63) ou Vélo Drôme, n’hésitez pas à vous arrêter au Vélo Gîte de Valence 😉 😉 😉

    ++ Marianne & Bruno

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