Notre premier bivouac : au lac Robert (Massif de Belledonne – Alpes)

Cet article participe au rendez-vous mensuel #EnFranceAussi organisé par Le coin des voyageurs et Le blog Petites Evasions sur le thème « Sommet »

Rdv en fin d’article pour le concours !

En rédigeant ce titre je me rends compte que je me tire un peu une balle dans le pied : ce lac est déjà hyper fréquenté en journée par les grenoblois, et là j’annonce au monde entier qu’on peut en plus y dormir …

Bref, moi je raconte mon histoire, tant pis pour le reste. Nous rêvions de nous lancer dans le bivouac depuis des années sans jamais oser nous lancer (quand je pense qu’il y a quelques années je pensais que seuls les aventuriers le faisait lol). Pour ce premier bivouac une question revenait sans cesse : que faut-il emporter pour un bivouac en montagne ? Comment ne rien oublier ?

Cette année j’ai décidé de franchir le pas et de m’équiper pour qu’à la première occasion je puisse partir à l’aventure !  Finalement, même si notre équipement est plutôt bon marché, cela représente un petit budget, entre la tente de trek, les matelas et les duvets (sans parler du sac de rando que je n’avais pas avant cela).

Préparation de l’itinéraire

panorama montagnes belledonne lac robert

Nous planifions donc ce petit bivouac environ une semaine avant pour nous laisser le temps de chercher l’emplacement. J’avais bien quelques idées grâce à mes livres de randonnée autours de Grenoble de chez Glenat, mais il fallait que cette première sortie respecte quelques critères : dénivelé moyen (moi je voulais facile, mais monsieur voulais marcher, alors on a tranché) près d’un lac, dans le massif de Belledonne car le plus proche pour nous. Après quelques recherches sur internet, nous tombons sur le Lac Robert, situé juste après le Lac Achard que nous avons déjà vu l’an passé.

Choisir l’emplacement de bivouac n’est pas facile, car trouver un terrain plat en montagne n’est pas toujours possible, sans compter que parfois les sols sont très rocheux, rendant le couchage impossible. Il est parfois possible de planter sa tente à côté d’un refuge, cela peut avoir un côté rassurant quand on part pour la première fois (et l’autre avantage étant de diner au refuge pour ne pas trimballer toute sa nourriture et eau).

Le matériel

matériel pour bivouac montagne

Comme il s’agissait de notre premier bivouac je craignais d’oublier quelque chose d’important et de nous retrouver un peu en galère. Alors j’ai repris mes recherches sur internet et je me suis préparée une petite liste Excel à cocher pour ne rien laisser de côté (typiquement, si je ne l’avais pas fait, je pense que j’aurais oublié le papier toilette …).

Je vous laisse la liste ici, si jamais vous êtes aussi motivé pour camper en montagne !

Le gros point noir de notre bivouac était l’eau : alors qu’on se trouvait à côté d’un lac, nous n’avions pas de quoi purifier cette eau, alors nous avons du tout porter sur notre dos (et on avait prévu large, en tout 6L d’eau pour un jour et demi…).

Pour ce qui est des repas nous n’avons pas pris de réchaud (nous n’en avions pas encore) mais nous avons préparé des petites salades en avance.

Liste récapitulative :

La randonnée

lacs Robert - Belledonne - alpes françaises

Nous voilà fin prêts avec tout notre matériel et notre itinéraire finement préparé. Nous nous rendons à la station de ski de Chamrousse, lieu de départ de la randonnée. Après quelques hésitations pour trouver le point de départ exact (on se sera finalement rajouté quelques 500m dont je me serais bien passée !) nous partons avec notre barda sur le dos.

La première partie de la marche je la connaissais déjà puisqu’il s’agit de la même rando que pour aller au lac Achard : et comme la dernière fois, j’ai pesté contre les maudits rochers qui viennent corser la marche (mon pied est resté coincé dedans et je me suis légèrement tordu la cheville d’ailleurs). Lors de cette première partie, nous sommes suivis par un groupe de jeunes partis eux aussi pour bivouaquer au bord du lac. Ils ne sont pas vraiment équipés pour cela : leurs affaires sont rangées dans des sacs plastiques et ils trimballent glacières et tentes « 2 secondes » relativement encombrantes. Ils n’arrêtent pas de se plaindre de la marche, mais heureusement pour eux, leur calvaire se fini au lac Achard où nous les laissons.

randonneurs lacs achard
Lac Achard
neige au lac robert - juillet 2018

Je me disais qu’après ce premier lac le sentier deviendrait plus cool : que nenni, nous avons un premier col à franchir, avec le sentier qui grimpe en pente brusque qui me fait vite perdre mon souffle. Je commence à me demander ce que je fou là, quand je réalise qu’il y a encore deux autres cols à franchir (vous voyez la tête du tableau « Le cri » de Munch ? c’était à peu près la mienne à ce moment-là).

Heureusement seul le premier col est difficile, les autres n’étant pas beaucoup plus hauts. Les paysages sont magnifiques, j’essaie de m’astreindre à prendre quelques photos alors même que mon corps m’adjoint de poursuivre tant que j’ai des réserves d’énergie. Par ailleurs, nous avons quitté le parking un peu tard, ce qui nous fait craindre de ne pas pouvoir monter la tente avant le coucher du soleil (pour un premier montage de tente avouez que serait quand dommage non ?).

Voici que le dernier col est en vue, et juste avant la descente vers les lacs Robert, que voit-on devant nous qui nous attend sagement ? Un bouquetin ! C’est la toute première fois que j’en vois un et je suis excitée comme une puce ! J’essaie de ne pas faire de bruit ou de geste brusque mais je crois que notre star du jour n’en avait que faire de toute façon. Je sors mon reflex du sac en vitesse, et je le mitraille de photos tout en m’approchant subrepticement (que je crois…). Je sais qu’il a remarqué notre manège mais nous ignore royalement tout absorbé qu’il est à observer un groupe de femelles et leurs petits en contrebas. Au bout d’un moment, il contourne un rocher et disparait de notre vue aussi vite qu’il est apparu.

bouquetin dans les alpes

Toute à ma joie d’avoir enfin pu apercevoir cet animal emblématique de nos Alpes, j’aperçois enfin le sentier qui descend vers le lac : à pic. Nous commençons lentement la descente, en essayant de ne pas rouler sur les nombreuses roches qui jalonnent notre chemin. Est-ce que je vous ai dit à quel point je déteste les descentes ? Et les rochers ? Je m’arrête régulièrement pour profiter du paysage, histoire de me rappeler pourquoi je souffre…

Vue sur les lacs robert
Vue à l’arrivée aux lacs Robert

Lorsque nous arrivons enfin en bas de cet interminable sentier, un cri se fait entendre. Je mets un peu de temps à comprendre et c’est à mon tour de crier (enfin avant de ravaler mon cri !) : des marmottes ! Deuxième surprise de la journée ! Et deuxième première fois aussi puisque je n’en avais jamais vu non plus ! Un petit groupe se trouvait non loin de nous, et l’une d’elles a du crier pour alerter ses congénères du danger que représentait … mon chien ? (il s’agit d’un chien de 5kg, donc plus petit que les marmottes !). Les petits animaux ne s’éloignent pas pour autant, et continuent à vaquer à leurs occupations avant de s’en aller tranquillement.  Voilà de quoi clôturer en beauté cette marche !

Nous atteignons enfin le lac, autour duquel sont déjà disposées une dizaines des tentes. Nous tournons un peu en rond avant de trouver un spot adéquat pour planter notre tente.

randonneuses lac robert belledonne- grenoble

La soirée et la nuit de bivouac

bivouac belledonne

Nous déballons notre équipement tout neuf et commençons à lire la notice de notre tente Quechua QuickHiker II (oui je sais c’est débile de le faire seulement à ce moment-là, mais les vendeurs avaient oublié l’antivol dessus, alors nous n’avons pu l’ouvrir que le jour du départ après un crochet par le magasin). Bon les illustrations ne coulent pas de source quand c’est une première fois, mais nous avons quand même réussi à monter la tente en vingt minutes, donc ce n’est pas si mal !

Après avoir préparé les matelas, sac de couchage et drap-sac, nous n’avons plus qu’à … attendre que le soleil se couche et manger.

Le soleil met une éternité à disparaitre derrière la montagne (j’avais oublié que là-haut il se couche bien plus tard que dans la cuvette Grenobloise) mais une fois parti, le froid s’installe.

feu de bivouac

En fait il a fait tellement froid, que nous nous sommes retrouvés à squatter le feu de nos très gentils voisins de camp, un groupe de jeunes venus de la région de Saint Etienne (si vous passez par-ici, encore merci !). Nous avons passé ensemble un bout de soirée très agréable alors que quelques minutes avant nous étions de parfaits inconnus ! La magie de la montagne (ou de l’alcool ! haha ! ils en avaient beaucoup). Nous retournons vers notre tente vers minuit, et nous passerons une des nuits les plus glaciales de notre vie ! Heureusement que l’on avait de bons duvets, mais notre pauvre petit chien a dû venir se réfugier dans mes pieds pour se réchauffer ! (et nous un peu pourri la nuit avec ses ronflements !).

vue depuis tente quechua
Vue le matin depuis notre tente !

Le retour

vue pendant la randonnée lac robert

Après cette nuit difficile le réveil n’est pas rapide, même si le soleil nous réveille petit à petit depuis 5h du matin. Après un bon petit déjeuner (froid ) nous remballons nos affaires à regret et quittons cet endroit paradisiaque, mais envahis de randonneurs dès le matin !

La descente est bien galère elle aussi : nous devons traverser plusieurs éboulis de roches. Le poids du sac n’aidant pas, je suis sans cesse déséquilibrée sur les roches instables. La progression est lente, mais nous arrivons enfin sur les pistes de ski de la station de Chamrousse. A partie de là, la progression devient plus agréable et nous pouvons profiter du paysage.

Après un petit gouter au seul restaurant ouvert de la station, retour vers Grenoble et repos bien mérité !

sentier retour chamrousse
Les éboulis à traverser

De votre côté, l’aventure vous tente ?

Itinéraire de la randonnée et topo : VisoRando

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Découvrez notre premier bivouac dans les alpes au lac robert près de Grenoble et chamrousse, en Belledonne #bivouac #randonnée

25 Comments

  1. Bonjour Milla, merci pour cet article qui nous donne envie de faire pareil! ^^
    Y avait-t-il des vaches sur la randonnée?
    Et vous aviez dormi là-bas à quel mois de l’année? 🙂

    1. Bonjour ! Je ne me souviens plus exactement du mois mais c’était en été, juillet-aout. Il n’y avait pas de vaches sur le sentier, il part depuis la station de ski de Chamrousse.

  2. Bonjour,
    on a fait notre premier bivouac il y a 3 semaine au lac de brouffier dans le Taillefer, avec la même tente 🙂
    Le matelas de decath est bien ? (on s’en était fais préter pour l’occasion).
    Il y a quelques années j’ai fais la rando des lacs robert mais pas par le même coté que vous mais j’avais moi aussi été surpris par un bouquetin a quelques metres :D.
    Ca me botte bien d’y retourner pour bivouaquer

  3. Franchement, ça fait pas mal rêver ces couleurs ! Ça a l’air d’être une belle randonnée ! Et quel bonheur de faire un bivouac dans ce genre de paysages. C’est vrai qu’en montagne, les nuits sont très froides. On se souviendra de notre GR20, équipés comme des glandus, à finalement payer les refuges remplis de punaises de lit. Maintenant, heureusement, nous sommes assez bien équipés 😉 PS : excellent choix la Quickhicker. Elle nous a fait le tour d’Europe sans faille, avec bivouac presque tous les soirs.

    1. C’était une belle expérience effectivement !
      Pour la tente je l’ai prise aussi en prévision d’un éventuel voyage à vélo, si un jour nous décidons de le faire en camping. (se pose la question de comment garder ses affaires lors des excursions/visites dans ce cas…)

    1. En fait on a eu super froid une fois le soleil couché, mais dans la tente avec les sacs de couchage sa allait. Le feu n’était normalement pas autorisé, mais il y en avait partout !

  4. Bon, ok, Belledonne c’est fréquenté mais c’est quand même vraiment beau. Ayant vécu à Grenoble, c’est quelques chose que j’apprécie énormément : quitter facilement l’agitation de la ville pour retrouver le calme d’une nuit en montagne. J’adore bivouaquer, vraiment, et je pense que Belledonne est un excellent terrain d’aventure. Merci pour le partage ! 🙂

    1. Je ne trouve pas que Belledonne soit plus fréquenté que les autres massifs en fait, mais l’avantage de partir pour une nuit en montagne c’est qu’on est en décalé par rapport aux randonneurs à la journée, donc finalement on ne croise pas grand monde sur les sentiers !

  5. J’ai testé une nuit en refuge, mais jamais le bivouac… Je ne sais pas si je tenterai l’expérience un jour (qui sait ?) mais pour la rando sans le bivouac je suis preneuse tout de suite, et je commande le bouquetin et les marmottes bien sûr 😉 En tout cas merci pour le partage de cette belle expérience !

  6. On est des adeptes de bivouac avec Dimitri même si j’avoue, ça me fait parfois râler à cause des tiques qu’on se farcit assez souvent vu qu’on bivouaque en forêt. Le bivouac en montagne me fait trop trop envie, surtout en bord de lac mais on est assez associaux, on veut du calme et de la solitude 😀 en tout cas le lac est magnifique ! Pour la prochaine fois, quand vous aurez un réchaud, je vous conseille les plats lyophilisés, c’est léger et pratique 🙂

    1. On a reçu notre petit réchaud à bois mais pas encore eu l’occasion de le tester. J’avais pensé aux plats lyophilisés mais le problème c’est que c’est difficile d’en trouver des végétariens… je vois jeter un coup d’œil au Vieux Campeur de Grenoble 😉
      Venez à Grenoble tester le bivouac en Montagne, maintenant que les vacances sont finies, y aura plus personne lool!

  7. C’est fou comme la couleur de l’eau des lacs Robert peut changer d’une saison à une autre, voire même à différents moments d’une même journée.
    J’adore la rando et pourtant je n’ai encore jamais fait de bivouac en tente. Mon sac de rando à la journée étant déjà bien rempli, je ne vois absolument pas comment faire rentrer un duvet, une tente et 2 repas supplémentaires, voire un réchaud et encore plus d’eau. J’aimerais bivouaquer mais avec quelqu’un qui porte les affaires de la nuit ? mdr. Aventurière en carton.

  8. Toute une aventure ce bivouac ! Les paysages sont vraiment magnifiques en tout cas, et quelle chance d’avoir vu un chamois et des marmottes, j’aurais été toute excitée moi aussi 😉

    1. J’ai déjà vu des gens avoir le vertige faire des randonnées, ce n’est pas vraiment un obstacle, il faut juste bien choisir ces sentiers 😉
      Typiquement celui-ci ne présente aucun passage à pic.

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